Le mariage ne commence à prendre un sens qu'au début du IXe siècle, quand la monogamie s'installe dans
les moeurs.
Les données, avant cette date, sont peu nombreuses et souvent anecdotiques. Ainsi, on sait que les
filles d'aristocrates étaient fréquemment mariées dès l'âge de 14 ou 15 ans, alors que les filles issues des classes populaires étaient mariées plus tardivement. Au XIIIe siècle, on considère que les trois quarts d'entre
elles sont mariées à 18 ou 19 ans. En revanche, à la même époque, les garçons se marient plutôt vers 25 ou 27 ans.
La mentalité laïque connaît une double morale selon le sexe. Si l'homme a le droit d'avoir des exigences avant de prendre épouse - la preuve de sa virilité est plutôt vue avec faveur, il n'en va
pas de même pour les filles qui doivent arriver vierges au mariage.
Le mariage est avant tout, dans la seconde
partie du Moyen Âge, l'affaire des parents ou des familles : le consentement mutuel n'a presque aucun poids, seule compte la perspective de « faire un bon mariage », qui augmentera le prestige de
la famille tout entière.
Dans le même temps, certains mariages sont annulés, ce qui était impensable auparavant. Mais désormais, la stérilité, l'impuissance ou des liens consanguins entre les époux sont autant de raisons
qui poussent à la dissolution.
A partir de la fin du XIe siècle
(réforme grégorienne), le mariage devient un sacrement, mais le prêtre n'y joue pas de rôle prépondérant. La messe de mariage est très rare, et la plupart du temps, le sacrement, c'est-à-dire la
remise de l'anneau nuptial par le mari à son épouse, se déroule sur le parvis de l'église.
Cependant, dans les deux derniers siècles du Moyen âge, l'Eglise arrive à faire du sacrement du mariage un phénomène vraiment religieux grâce en particulier aux rites de bénédiction du lit, de la maison des jeunes mariés par le prêtre et surtout de l'anneau nuptial. Les nouveaux
époux voient souvent dans ce rite la garantie d'un mariage fécond et d'une fidélité à toute épreuve.
L'union charnelle doit, selon l'Église qui régente la mentalité médiévale, n'avoir lieu que dans le cadre du
mariage et dans l'intention de procréer. Elle peut même alors être cause de péché. Le « temps pour embrasser » est fort limité : l'année liturgique et le cycle de la femme constituant les deux
grandes interdictions relatives aux rapports entre époux. Et seule la position de l'homme sur la femme lors du coït est licite aux yeux des clercs.
Avis aux amateurs de Braveheart: le droit de cuissage n’était pas le droit du seigneur de dépuceler une jeune mariée mais celui de bénir le lit nuptial en y posant le pied (les époux n’étant
pas en train de consommer leur union, bien sûr!!). Désolé pour les nostalgiques de cette époque...
Enluminure Parchemin et par pot.