
Le 12 avril 1229, à Meaux, près de Paris, le comte de Toulouse Raimon VII se réconcilie avec le jeune roi de France Louis IX (15 ans).
Leur réconciliation annonce la fin de la croisade des Albigeois par laquelle, vingt ans plus tôt, des armées venues du nord de la Loire ont envahi et
saccagé le Midi toulousain.
Vers la réconciliation.
Le roi Louis VIII Le Lion est mort le 8 novembre 1226 au retour d'une ultime campagne dans le Midi toulousain, dans le cadre de la croisade destinée à
éradiquer l'hérésie cathare.
Cette campagne ayant entraîné la soumission des seigneurs locaux, il revient à sa veuve Blanche de Castille, mère du nouveau roi Louis IX, futur Saint Louis, d'engager les négociations de paix.
Celles-ci sont menées par Thibaud de Champagne, qui est apparenté à elle-même ainsi qu'au comte de Toulouse.
C'est ainsi qu'est signé le traité de Meaux (aussi appelé traité de Paris). Par ce traité, le comte met la plupart de ses terres à la disposition du roi et cède le marquisat de Provence au
Saint-Siège (les papes le conserveront sous le nom de Comtat-Venaissin jusqu'à la Révolution française).
Raimon VII promet surtout de donner sa fille unique, Jeanne, en mariage à l'un des frères du roi (peu importe lequel !). Il est conscient que cela signifie la fin de sa dynastie et de
l'autonomie de son comté...
Quelques années plus tard, le comte de Toulouse tente une dernière fois de se libérer de l'étreinte capétienne. Il apporte son appui au roi d'Angleterre Henri III, et au comte de la Marche,
beau-père du roi anglais, dans leur révolte contre la régente Blanche de Castille. Mais les coalisés sont battus par le jeune roi de France à Taillebourg puis à Saintes.
Le traité de Lorris : la France réunie.
Raimon VII n'a plus d'autre solution que de se soumettre sans réserve au roi de France. Le 30 octobre 1242, à Lorris, près
d'Orléans, il signe la paix avec Louis IX, futur Saint Louis. Les deux hommes renouvellent le traité de Meaux (ou Paris).
À Lorris, Raimon VII donne en mariage sa fille Jeanne à Alphonse, frère du roi de France. Le couple n'aura pas d'enfant et à sa disparition, le comté de Toulouse tombera dans l'escarcelle des
Capétiens. Le Midi toulousain perdra définitivement son indépendance.
Deux siècles plus tard, c'est le Midi qui sauvera la dynastie capétienne en conservant sa fidélité au «petit roi de Bourges» dépouillé de ses droits au profit de l'Anglais.
Source Hérodote.net