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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 22:52

Le Scorpion, arme de siège.

 

 


 


  Le scorpion (aussi connu sous le nom de baliste quand il lançait des boulets) était une catapulte à flèches, inventée probablement par les grecs puis adoptée et utilisée à grande échelle par les légions romaines.

A la différence d’un arc qui fonctionne grâce à la torsion de ses bras, le scorpion utilisait un système de ressort à torsion permettant d’obtenir une très grande puissance pour les bras et donc une grande vitesse d’éjection pour les flèches. On pouvait régler cette torsion en quatre point de l’arme grâce à une clé spéciale pour augmenter la portée, la puissance ou la précision. Il y avait pendant la période tardo républicaine et sous le Haut Empire, 60 scorpions par légion (un par centurie, il y avait 60 centuries, 5120 soldats en tout), cette catapulte à flèches avait principalement deux fonctions :


* en tir tendu, c’était une arme de tireur d’élite capable jusqu’à une distance de 100 m d’abattre une cible ennemie. César dans sa guerre des Gaules décrit même la précision terrifiante des scorpions lors du siège d’Avaricum, c’était l’ancètre de nos fusil de sniper.


* en tir parabolique, la portée de tir est nettement plus importante probablement jusqu’à 400 m, la cadence de tir est plus élevée (5 à 6 coups par minute, testée par des reconstituteurs) mais la précision est bien moindre. Les scorpions sont utilisés en « batterie » au sommet d’une colline dont le flanc est protégé par la légion. Dans ce cas de figure ce sont 60 scorpions qui peuvent tirer jusqu’à 300 flèches par minute sur l’armée ennemie. Le poids et la vitesse du trait sont suffisants pour transpercer les boucliers ennemis et blesser ou tuer les guerriers qui les utilisaient. Des reconstituteurs ont testé cette puissance sur des mannequins de crash-test, et le pouvoir de pénétration est de trois hommes à 300 mètres...


La complexité de construction et de réglage et la grande sensibilité aux écart de températures et d’humidité ont limité l’utilisation des catapultes à ressort de torsion que les romains appelaient « tormenta ». De plus, ce type de technologie à disparu dès le haut Moyen Age (à l’exception de l’Empire Byzantin) laissant la place dès les premières croisades à un nouveau type de catapulte basé sur un système de fronde et de contrepoids qui donneront naissance aux spectaculaires trébuchet pour la projection de boulets en pierre ou des arbalètes géantes (grâce aux progrès réalisés dans le domaine de la métallurgie) pour la projections de traits géants. Cette arme d’une précision et d’une puissance remarquables était particulièrement redoutée des ennemis de Rome.

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Jehanne - dans L'Artillerie
27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 13:38

Les corps d'armée au Moyen âge.

 

 

 

 

La cavalerie

 

Généralement, il y avait trois divisions de cavalerie, la première vague devait enfoncer l'ennemi, le gêner et le disperser, pour que les deux suivantes vagues puissent le mettre en déroute. Les chevaliers, qui étaient l'élite de l'armée obéissait rarement aux ordres, ils combattaient uniquement pour leur gloire personnelle, la victoire n'était qu'au second plan. Parfois, les stratèges mettaient leurs cavaliers à pied à combattre avec les fantassins en renfort, on se plaçait derrière des dispositifs (pieux, tranchées) pour contrer des charges. La bataille de Crécy (1346) montre bien l'indiscipline des chevaliers, les Français qui étaient bien plus nombreux se sont butés face aux archers Anglais qui se retranchaient derrière des pieux, ils étaient appuyés par des chevaliers à pied, et vainquirent les Français. Mais à la fin du Moyen Âge, le rôle de la cavalerie lourde était beaucoup plus réduit, les stratèges avaient compris qu'il ne suffisait pas de charger des troupes d'infanterie bien disciplinées. Les charges dévastatrices étaient encore possible, mais lorsque l'ennemi était en fuite et désorganisé.

 

Les archers

Pendant le Moyen Âge, il y avait toute sorte d'armes de jet (arc court, arc long, arbalète), l'avantage des archers était de pouvoir tuer l'ennemi sans engager de combat individuel. Très pratiqué dans les temps anciens, l'arme de jet s'oublia au début du Moyen Âge où les chevaliers dominaient les territoires. Le code d'honneur rejetait l'arc, qui est considéré comme l'arme d'un lâche. Mais les archers demeuraient utiles pour les sièges et batailles, ils furent déterminant au cours des batailles d'Hastings (1066) et Crécy (1346). Les archers étaient en formation compacte, leurs flèches pouvaient percer une armure à moins de cent mètres. Les Anglais utilisèrent beaucoup les archers car ils étaient désavantagés lorsqu'ils se battaient hors de leur île. Ils développèrent la tactique du tir de barrage, plutôt que de viser une cible individuelle, ils visaient la zone qu'occupait l'ennemi. Ils pouvaient en outre tirer six flèches à la minute. Les arbalétriers devinrent incontournables dans les autres armées d'Europe, qui bénéficient d'une meilleure précision. Vers le XIVe siècle, les premières armes à feu de poing apparurent aux champs de bataille.

 

L'infanterie

Pendant l'Âge sombre, les fantassins étaient prédominant dans les armées, la tactique était simple, on s'approchait de l'ennemi et on lui donnait de grands coups d'épées. Les Francs lançaient leurs haches avant de se précipiter sur l'ennemi pour briser leurs rangs. L'arrivée des chevaliers éclipsa l'infanterie, qui manquait de discipline et d'entraînement, il s'agissait souvent d'une milice de paysans. Les Saxons et les Vikings utilisaient leurs bouclier en avant pour se protéger des archers et des cavaliers. Les pays vallonnés (Écosse, Suisse) apprirent à utiliser l'infanterie contre l'ennemi, les lanciers et piquiers armés de lances et de pointes pouvaient ainsi mettre en déroute une cavalerie. Les Écossais plaçaient un cercle de lanciers pendant leurs guerre d'indépendance (comme dans le film « Braveheart »). Les Suisses se spécialisèrent avec l'utilisation des piques en réadaptant les formations de phalanges grecques. Pour contrer ces lourdes formations serrées, les Espagnols eurent l'idée d'utiliser l'artillerie, puis chargeait avec une infanterie équipés d'armes légères.

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Jehanne - dans L'Artillerie
13 octobre 2008 1 13 /10 /octobre /2008 00:10
L'escrime médiévale.










Repères chronologiques:


1280 : manuscrit dit « I33 » traitant de l’escrime a l’épée et a la targe
1410 : ouvrage du maître Fiore dei Liberi
1444-1467 : Fechtbucher des Maitres Allemands (Talhoffer, Lichtenhauer, Meiers)




L’escrime étant un art martial, c’est un sport qui exige une grande maîtrise de soi, un respect de son adversaire, et une technique irréprochable.
De nos jours, les combats de reconstitution se font bien sur avec des armes émoussées, mais cela reste des armes malgré tout. Il n’est pas bon de confier une épée a une personne qui n’est pas capable de s’en servir, un entraînement de longue durée et quotidien est indispensable pour arriver a une bonne maîtrise de l’arme.


L’escrime est réellement apparue dans l’antiquité, les Grecs proclamaient que le soldat n’est pas celui qui porte l’épée, mais bien celui qui sait la manier, cependant, il n’existe aucune trace de maîtres d’armes professionnels et d’académie d’armes.
Pendant le siècle de Périclès, jusque la période Hellénistique, des maîtres d’armes de métier, qui, le plus souvent, font partie du personnel chargé de l’éducation des enfants citoyens. La différence avec le Maître d’armes est qu’il est, a l’inverse du pédagogue, du musicien et du gymnaste, un homme libre qui monnaye ses services. Ce qui rend son savoir uniquement accessible aux familles fortunées.
Le glaive grec ou romain est fait de bronze, les romains frappent essentiellement d’estoc, interdiction formelle leur est donnée de frapper de taille, sauf en cas d’absolue nécessité, car ils savent que le coup d’estoc est bien plus meurtrier. Le but étant de tuer en faisant le moins de geste possible.
Les peuples dits barbares utilisent des armes de même style ou parfois légèrement plus longue, mais l’utilise de façon plus désordonnée. Seuls les celtes se distinguent, ils frappent de taille avec de véritables épées en fer, métal bien plus solide que le bronze des armées méditerranéennes, ce qui permet d’abord aux celtes de mener une politique agressive puis de se défendre longtemps contre les envahisseurs.

Le glaive romain va peu a peu s’allonger au fur et a mesure de l’affaiblissement de l’empire romain, en effet, on incorpore de plus en plus aux armées romaines des mercenaires venus du nord, adeptes du meme genre d’épées que les celtes.
Dans la fin de l’empire romain, on utilise de plus en plus les armes des peuples germaniques.

Dans le haut moyen age, l’épée devient la compagne la plus sure d’un homme qui désire survivre a un pillage ou in voyage. C’est l’époque ou les exploits individuels sont loués par les poètes et chanteurs, c’est l’époque du roi Arthur et d’excalibur.
Il ne subsiste cependant aucune trace des instructeurs romains de jadis, c’est le père qui apprend a son fils a manier l’épée, et ce, dans la résidence seigneuriale. De plus, la féodalité naissante réduit considérablement le nombre de personnes autorisées et aptes a porter l’épée, arme par excellence du chevalier.

Les maîtres d’armes reviennent au XIIIe siècle, on reconnaît que manier l’épée nécessite un entraînement aussi bien théorique que pratique, cet enseignement est beaucoup recherché par la noblesse, qui risque fréquemment sa vie sur le champs de bataille. Le développement de l’ordalie, duel judiciaire tout a fait légal et même d’usage courant au moyen age, précipite aussi un certain engouement à apprendre l’escrime. il est décrété lorsque les juges ne peuvent déterminer la culpabilité ou l’innocence de chaque partie, et fait appel au jugement de Dieu. On se rendra néanmoins vite compte que l’homme qui sait manier l’épée est souvent le favori de notre bon Dieu.
Contrairement aux idées reçues, le guerrier du moyen age est assez rapide et plus libre de ses mouvements qu’on ne le pense, car il n’est pas encore enfermé dans des armures de plaques d’acier. Il est primordial de savoir se battre avec et contre n’importe quoi. Cependant, malgré la grande diversité des armes de cette époque, l’épée reste l’arme la plus noble. A cette époque, on se fixe principalement sur la pratique, les attaques de bases étant principalement de taille. La force brute porte encore un rôle important dans l’escrime médiévale, d’une part a cause du poids de ces armes, qui pèsent en moyenne 1kg, et d’autre part a cause du soin porté a la protection du chevalier.
Il faut attendre l’arrivée de maîtres germaniques pour assister a un développement sans précédant de la technique de l’escrime. Cette évolution est considérée comme l’acte de naissance de l’escrime en tant que science du maniement de l’arme.






Source Heinrich.

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Jehanne - dans L'Artillerie
30 août 2008 6 30 /08 /août /2008 00:49
L'invention de la poudre.



La généralisation de la poudre a incontestablement modifié l’art de la guerre. Les premières références à un composé explosif à base de salpêtre apparaissent en Chine au IXe siècle. Cependant, la formule de la poudre n’y est donnée qu’au XIe siècle.

La généralisation de l’emploi de la poudre dans l’art militaire s’est généralisée aux XIe et XIIe siècles.
En Occident, la poudre fait son apparition au XIVe siècle.

Jusqu’à cette invention, la guerre était une affaire de métallurgistes, de forgerons et d’ingénieurs. Le nerf de la guerre passait par la fabrication d’armes tranchantes et de machines de guerre.
Avec la poudre, les chimistes, jusque là cantonnés dans la fabrication de poisons, prennent une grande importance.



La découverte de la poudre.

La poudre noire se compose d’un mélange de salpêtre, de soufre et de charbon, finement broyé, qui s’enflamme aisément par friction ou choc et déflagre vivement.

On ne sait pas avec certitude si ce sont les Chinois qui ont inventé la poudre. Par contre, on sait que les propriétés explosives d’un mélange à base de salpêtre sont mentionnées dès le VIe siècle, dans un traité.
Le texte relate une déflagration provoquée par ce mélange lors d’une expérience menée par l’alchimiste Sun Ssu-Mo (Sun Simiao).
La période des Song est parfois qualifiée de « Renaissance chinoise » car cette période connaît de nombreuses inventions et progrès techniques dont la célèbre horloge astronomique inventée par Su Song.

Il est très probable que les alchimistes ont découvert la poudre par accident. En effet, le salpêtre, composé fondamental de la poudre, est connu des alchimistes et des apothicaires chinois depuis longtemps.
Le composé explosif a été perfectionné pendant plusieurs centaines d’années.

La première mention des dangers d’une composition de charbon de bois, de salpêtre et de sulfure se trouve dans un livre taoïste de l’époque Tang (IXe siècle).
Apparemment de nombreux accidents ont dû se produire pendant ces expériences car cette mention est une mise en garde : » ne pas mélanger ces substances, surtout avec une addition d’arsenic, parce que ceux qui le firent virent le mélange exploser, leurs barbes noircir et le feu détruire la maison où ils travaillaient ».

La première mention de la formule de composition de la poudre est contenue dans un traité militaire de 1044, le Wu Ching Tsung Yao, qui donne la formule suivante : salpêtre (75,7%), charbon de bois (14,4%), sulfure (9,9%).

Outre les applications militaires, en Chine, la poudre a été utilisée pour la fabrication de « pétards » qui sont jetés dans le feu pour chasser les démons. Jusqu’alors on se servait de tiges de bambou.
Les applications rituelles passent également par les « feux d’artifice ». On ajoute alors à la poudre des oxydes colorés dont les propriétés sont censées être exorcisantes.

A partir du XIe siècle, les Chinois se servent de la poudre comme explosif avec la fabrication de bombes et de grenades.

A partir du XIIe siècle, ils l’utilisent dans les premiers fusils à canon de bambou.



La poudre en Occident.

Il est fort probable que ce sont les Musulmans qui ont transmis aux occidentaux la formule de la poudre.
On retrouve une mention de cette invention vers 1240 en terre d’Islam, dans un ouvrage de formules médicinales.
On y donne le nom de « neige chinoise » au salpêtre ce qui est très révélateur de l’origine des connaissances.

Son usage militaire est décrit vers 1280 par al-Hasan al-Rammah, dans un livre traitant de la cavalerie et des stratagèmes militaires.

La première mention en latin date à peu près de la même époque. Marcus Graecus donne la formule de la poudre dans son Liber ignium ad comburendos hostes.

Vers 1314-1326, la poudre fait son apparition dans les Flandres, puis à Metz, à Florence et en Angleterre.
Il est probable que la poudre a été employée en 1346 durant la bataille de Crécy.

A partir de 1527, la poudre est utilisée à des fins industrielles dans les mines de Chemnitz.

Entre 1540 et 1556, la formule de la poudre est donnée dans deux ouvrages : la Pirotechnia de Vanoccio Biringuccio. C’est le plus ancien traité de métallurgie en Occident.
Elle apparaît également dans le De re metallica de Georg Bauer, dit Agricola.

En 1775, Lavoisier améliore la formule de la poudre. Cette amélioration fait de la poudre française la plus puissante de son temps.

En 1802, aux Etats-Unis, E.I Du Pont de Nemours, met en place une production commerciale de la poudre.

On peut dire que l’invention de la poudre a marqué le début de la guerre chimique. Bien sûr ce terme, dans le contexte ancien,  ne correspond pas au sens que nous lui donnons habituellement.
Cependant, d’améliorations en améliorations  par les chimistes, ces derniers ont fini par inventer les tristement célèbres gaz de combat.
La pyrotechnie est aujourd’hui devenue une véritable science.

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Jehanne - dans L'Artillerie
13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 08:41
Le Trébuchet.






Un trébuchet est une machine de guerre du moyen âge destinée principalement à détruire les murs des châteaux forts en martelant systématiquement un endroit précis dans la muraille.

Le mot trébuchet vient de l’occitan " trebuca " (qui apporte des ennuis) mais dans l’Occitanie médiévale la trebuca était aussi une balance de précision.

Contrairement à l’époque romaine où étaient utilisées des catapultes, le moyen âge privilégiait des machines de guerre fonctionnant avec une combinaison d’un système de contrepoids agissant sur un levier à l’extrémité duquel se trouvait un système de fronde avec son projectile. L’efficacité du tout permettait d’obtenir des résultats remarquables pour l’époque : il existait encore des trébuchets pendant les guerres de religions en France c’est à dire fin du 16ème siècle soit plus de trois siècles après l’apparition de l’artillerie à poudre !

Le trébuchet a fonctionné du XIIème jusqu’au XVIème siècle. Sa portée de tir pouvait atteindre 220 m avec des boulets qui pouvaient peser jusqu’à 125 kg mais sa cadence de tir était faible : 1 à 2 coups/h.

Entre sa conception, sa réalisation et son utilisation un trébuchet pouvait mobiliser jusqu’à une centaine d’hommes.

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Jehanne - dans L'Artillerie
12 août 2008 2 12 /08 /août /2008 09:30
Le Bélier.









Parmi les armes de siège, figure le bélier. Poutre en bois souvent recouverte par un "capuchon" ou cerclage métallique sur sa partie active, elle est parfois protégée par un abris en bois permettant de limiter les risques pour les soldats chargés de l'actionner. Le tout est suspendu à une charpente par des cordages ou des chaînes ou encore monté sur une glissière.
Il servait à défoncer les lourdes portes défendant l'accès aux villes et forteresses assiégées, ils permettait de s'attaquer aux murs des remparts les moins bien protégées.

La première étape, constante dans les techniques d'attaque de place forte au moyen-âge, consistait alors à combler les fossés qui protégeaient les murailles défensives. La principale manoeuvre des défenseurs était alors de projeter sur les assaillants tout ce dont ils pouvaient se débarrasser : plutôt des pierres, des détritus, des excréments que de l'huile bouillante qui pouvait être utilisée ... L'imaginaire collectif et notre enseignement scolaire a souvent contribué à nous faire croire que l'huile bouillante constituait la principale arme des défenseurs. En fait, un état de défense de place forte exigeait une extrême rigueur dans la gestion des ressources disponibles. L'eau, l'huile pouvaient devenir denrée rare. De plus le temps de chauffage n'était guère compatible avec les impératifs de défense.

En revanche, et c'est tout l'intérêt de protéger ce type de construction temporaire grâce à une solide
charpente sur roues, couverte de matériaux peu inflammables (fumier, terre, herbe verte, peaux fraîchement écorchées) et copieusement arrosés, il était fréquent de jeter des bottes de paille enflammées depuis les hourds protégeant les murs.

Une dizaine d'hommes étaient nécessaires au minimum pour manoeuvrer le bélier.

Pour s'avancer jusqu'aux portes ou aux murailles, les assaillants s'abritaient sous une construction mobile, recouverte de matériaux peu inflammables, appelé
chat ou chatte.
Ce système d'abris en bois et peaux de bête pouvait aussi servir de protection pour des sapeurs, dont la mission consistait tout simplement à détruire les murailles en creusant des galeries sous les fondations de celles-ci.










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Jehanne - dans L'Artillerie
11 août 2008 1 11 /08 /août /2008 09:21
La Bricole.










La bricole est une pièce d'artillerie médiévale. Constituée d'un balancier appelé verge au bout duquel est attaché une poche contenant des projectiles, elle était actionnée en tirant sur l'autre extrémité du balancier, la traction étant facilité par l'ajout d'un contre-poids. Ce redoutable engin pouvait ainsi projeter un boulet de 10 à 30 kg par minute. C'est cet engin qui est à l'origine de l'expression s'attirer des bricoles.

Son apparition date du XIIe siècle. La bricole est un perfectionnement de la pierrière puisqu'on rajoute à cette dernière un contre-poids pour faciliter la traction sur la verge qui envoie les projectiles. Cet engin de défense sera utilisé jusqu'au XVe siècle. Le mangonneau sera à son tour un perfectionnement de la bricole qui sera destiné à envoyer des projectiles plus massifs, ce qui en fait alors une arme de siège.

 

 


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Jehanne - dans L'Artillerie
12 juin 2008 4 12 /06 /juin /2008 17:08

Les armuriers.

 

 

Sous le nom générique d'armuriers, on a parfois confondu des professions très distinctes, bien qu'elles eussent un seul et même objet: l'armement de l'homme de guerre. C'est ainsi qu'avant 1789 il y avait les armuriers, les arquebusiers, les fourbisseurs. Chacun de ces états avait des statuts spéciaux.

Les armuriers, appelés aussi heaumiers, du nom du heaume, l'une des pièces principales de l'armure, fabriquaient plus particulièrement des armes défensives, telles que cuirasses, casques, brassards, etc. Les arquebusiers fabriquaient dans le principe des arquebuses ; ils confectionnèrent par la suite des fusils, des pistolets et toutes armes propres à lancer des projectiles. Enfin les fourbisseurs fabriquaient les armes blanches, telles qu'épées, lances etc.

L'état d'armurier proprement dit eut, pendant tout le moyen âge, sous la renaissance et jusqu'au seizième siècle, une très grande importance. Pour s'en convaincre, il suffit de jeter un regard sur les armes de formes si diverses et si savamment étudiées qu'on porta durant des siècles, et dont les spécimens nous permettent de suivre les transformations successives. Toutes les armures de ces chevaliers, de ces hommes d'armes, littéralement bardés de fer et d'acier, eux et leurs chevaux étaient l'œuvre des armuriers. Si l'on se rappelle que pendant de longs siècles la guerre fut l'état normal dans toute la France, dans toute l'Europe, on peut imaginer l'immense quantité d'armures qui sortirent des mains de ces ouvriers ; souvent on pourrait dire de ces artistes : les armures de certains seigneurs étaient, comme chacun sait, de véritables œuvres d'art.

Par la description suivante du costume des guerriers qui conquirent l'Angleterre sous la conduite de Guillaume le Conquérant on pourra voir ce qu'était déjà, dès le onzième siècle, l'art de l'armurier. Ces hommes d'armes étaient coiffés d'une calotte ayant la forme d'un cône de métal pointu ou d'une pyramide. Ce cône était protégé par devant d'une pièce de fer quadrangulaire qui descendait sur le nez et qui reçut le nom de nasal. Le corps était recouvert d'une chemise à mailles de fer ou d'une blouse étroite sur laquelle étaient cousues des plaques de fer carrées, rondes ou triangulaires.

C'est vers le quatorzième siècle que toutes les parties de l'armure jusque-là à peu près distinctes les unes des autres, commencent à constituer un ensemble où tout se tient et se relie.

Les armuriers, dit M. Viollet-le-Duc, dans son savant Dictionnaire du mobilier avaient certainement observé le jeu des articulations de l'écrevisse, et, partant de ce principe, ils composaient les plaques de recouvrement destinées à former les tassettes, certaines parties des arrière-bras, les gorgerins, les alentours du genou, etc. Le jeu des lames et des charnières devint des plus perfectionnés, et l'on a pu dire, presque sans exagération, qu'un homme, à cette époque était dans son armure de fer battu comme dans sa peau.

La puissance des armes offensives ne cessant de s'accroître, on chercha chaque jour davantage à augmenter l'efficacité des armes défensives. Les chevaliers firent de grands sacrifices pour se procurer des armures de plus en plus résistantes. Les fabriques d'armes se multiplièrent. Les meilleures et les plus anciennes étaient en France à Poitiers, Bourges, Toulouse, Paris. A Arras, on fabriquait aussi de bonnes armures. En Italie, Milan et Pavie; dans les Flandres, Gand; en Allemagne, Nuremberg et plusieurs autres villes, étaient particulièrement renommées. Les armures françaises étaient réputées pour leur légèreté, leur souplesse et leur élégance; les armures allemandes, pour leur solidité. Beaucoup de chevaliers français se faisaient faire des armures à l'étranger, en Italie ou en Allemagne, surtout à partir du quinzième siècle. Les ouvriers étrangers obtinrent aussi, à cette époque, l'autorisation de s'établir en France, comme le prouvent des lettres patentes de Charles VI, du mois d'avril 1412.

Pendant la guerre de Cent ans, dont les terribles combats taillèrent aux armuriers une si large besogne, le commerce des armures acquit en Europe une grande extension, comme en fait foi l'extrait suivant du livre de Christine de Pisan: « Il fist (Charles V) pourveance de riches armures, beauls, destriers, amena d'Allemagne, de Pulle (Pouille), courciers, haubergons et azarans, camails (toutes pièces de l'armure de cette époque), forgez à Millan à grant foison, apportés par deçà, par l'affinité de messir Barnabo, lors seigneur du dit lieu ; à Paris faire toutes pièces de harnois; et de tout ce donna largement aux compaignons d'armes, aux riches gentilz hommes les choses belles et jolies, aux povres les profittables et fortes. » À I'époque de la renaissance, l'armure, avant de commencer à disparaître comme étant de plus en plus impuissante contre les armes à feu, atteignit son suprême degré de perfection. Les merveilleux spécimens conservés dans nos musées permettent de se rendre compte du goût par lequel se distinguèrent les armuriers de cette époque. Sous Louis XIII, les armures commencent à être abandonnées pièce par pièce, malgré les efforts du roi pour en maintenir l'usage. Vers 1660, les cuissards furent tout à fait abandonnés. On ne garda plus que la cuirasse, qu'on portait sous l'habit. Les derniers fantassins français qui la revêtirent furent les piqueurs abolis en 1675. Seule la gendarmerie, dont on forma un ou plusieurs régiments qui prirent le nom de cuirassiers, conserva la cuirasse et le casque, qui subsistent encore aujourd'hui comme les derniers vestiges des armures d'autrefois.

Les armuriers ou heaumiers suivirent la destinée des armures dont l'histoire est la leur. Ces artisans furent érigés en corps de jurande par Charles VI, en 1409, à l'époque même où l'armure de fer, prenant un caractère nouveau, commence à former un ensemble ingénieux et savant de pièces fixes et solidaires. Plusieurs édits de Charles VI sont relatifs à la réglementation de la profession d'armurier, qui, sous ce règne, atteignit son apogée, tant l'armure était alors un objet de première nécessité. Les statuts édictés par Charles VI tombèrent peu à peu en désuétude. Ils furent renouvelés en 1562, et finalement après les formalités d'usage, homologués par lettres patentes de Charles IX, à Houdan, au mois de septembre de cette année, et enregistrés au Parlement au mois de mars suivant.

Ces statuts contenaient vingt-deux articles. Dans une énumération qui résume à peu près les attributions des armuriers, il est dit qu'il sera permis à ceux-ci de faire « tous harnais pour armer hommes, spécialement les corcelets, corps de cuirasse, hausse-cols, tassettes, brassards, gantelets, harnais de jambes, habillement de tête, bourguignotes et morions servant à gens de pied, tant à l'épreuve qu'à la légère; les armes de jambes ou tonnelets à courir en lice, enfin, harnais, tonnelets et bassins, servant à combattre à la barrière » c'est-à-dire toutes armes défensives.

La communauté des armuriers fut pendant tout le moyen âge l'une des plus nombreuses de Paris. A la fin du seizième siècle, on comptait encore soixante maîtres armuriers. En 1723, il n'y avait plus que deux maîtres, tous deux fils du célèbre Drouart. Ils soutenaient la réputation de leur père, qui fut, au temps de Louis XIV le dernier juré de son corps. Les ancêtres de Drouart étaient en grande renommée depuis plus de deux cents ans; les armures qu'ils, fabriquaient sont mentionnées comme les meilleures et les plus riches de l'Europe, sans même en excepter celles de Milan, qui étaient au nombre des plus estimées.

Les deux derniers Drouart prenaient la qualité de seuls armuriers heaumiers du roi et des princes. Leur magasin était situé en haut de la rue Saint-Denis, rue de la Heaumerie ainsi nommée à cause des heaumiers qui l'habitaient.

Le patron des armuriers était saint Georges, et leur confrérie se trouvait à Saint-Jacques de la Boucherie, où l'on voyait saint Georges, «représenté de grandeur naturelle, revêtu de pied en cap d'une armure d'acier poli, monté sur un cheval caparaçonné à l'antique et avec un harnais d'acier. »







Source France pittoresque.

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Jehanne - dans L'Artillerie
15 février 2008 5 15 /02 /février /2008 06:58
Le feu grégeois.





feugregeois.jpg



En 674 le calife Mouraïra met le siège devant Constantinople. C’est alors qu’un Syrien, Callinicus, profite de l’occasion pour offrir ses services à l’empereur byzantin en lui proposant un ‘‘feu’’ miraculeux dont il a le toupet de se prétendre l’inventeur (plus vraisemblablement, il connaissait les vertus du salpêtre à la suite de contacts commerciaux avec les Chinois). Quoi qu’il en soit le secret de Callinicus va devenir entre les mains des Byzantins une arme formidable : le feu grégeois. Il s’agissait d’un mélange de naphte, de goudron, de soufre, de résine et de salpêtre. Ce n’est encore qu’un mélange incendiaire mais grâce au salpêtre il acquiert une vigueur et une résistance à l’extinction encore jamais vues. Constantinople va garder jalousement le secret de ce feu. Un très petit nombre d’ouvriers et de maîtres, étroitement surveillés, est affecté à sa fabrication. Ainsi, l’empereur Constantin Porphyrogénète ordonne à son fils : « Tu dois par-dessus toute chose porter tes soins et ton attention sur le feu liquide qui se lance au moyen des tubes ; et si l’on ose te le demander comme on l’a fait souvent à nous-mêmes, tu dois repousser et rejeter cette prière en répondant que ce feu a été montré et révélé par un Ange au saint et grand premier empereur Constantin. »
   Durant près de six siècles, l’empire byzantin va utiliser avec succès son feu grégeois au cours des affrontements maritimes : défense de ses ports, confection de brûlots dirigés vers la flotte ennemie, jets de pots et tubes en verre contenant le mélange incendiaire (à cette époque les rencontres navales avaient lieu pratiquement bord à bord). On peut imaginer dans le dernier emploi les ancêtres, peut-être plus efficaces, de nos cocktails Molotov.

   En 1204 l’armée des Croisés met le siège devant Constantinople et enlève la ville, ruinant du même coup le monopole grec relatif à l’utilisation du salpêtre.
   Or à cette époque, au début du 13ième siècle et indépendamment de ces événements, les Arabes à leur tour voient arriver chez eux la révélation des propriétés du salpêtre et de la poudre noire, toujours en provenance de Chine avec laquelle ils entretiennent des relations depuis le 8ième siècle. Immédiatement ils s’empressent de les mettre en œuvre pour soutenir leurs conflits. Mais alors que les Byzantins réservaient le feu grégeois presque exclusivement aux affrontements navals, les Arabes sauront l’utiliser dans les batailles terrestres, notamment lors des Croisades, sous toutes ses formes possibles et imaginables, souvent de façon plus spectaculaire que franchement ‘‘vulnérante’’. Joinville rapporte ainsi le bombardement de l’armée de Saint-Louis : « Un soir advint que les Turcs amenèrent un engin qu’ils appelaient la pierrière, un terrible engin à malfaire, et par lequel ils nous jetaient le feu grégeois. Cette première fois, ils atteignirent nos tours en bois ; mais incontinent le feu fut éteint par un homme qui avait cette mission. La manière du feu grégeois était telle qu’il venait devant nous aussi gros qu’un tonneau, avec une queue d’une grande longueur. Il faisait tel bruit qu’il semblait que ce fut foudre qui tombait du ciel et comme un grand dragon volant dans l’air avec une traînée lumineuse. »
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Jehanne - dans L'Artillerie
4 novembre 2007 7 04 /11 /novembre /2007 14:23
L'arbalète.








La première mention médiévale de l'arbalète date de la 1ère croisade. Cependant, les romains connaissaient des armes semblables, réservées semble-t-il à la chasse. Précise et très meurtrière au point d'avoir été interdite par l'Eglise dans la guerre entre chrétiens (1139), l'arbalète est une arme lente à mettre en oeuvre. Un arbalétrier tire deux carreaux à la minute, tandis qu'un archer tire une douzaine de flèches dans le même temps. La formation d'un arbalétrier est toutefois beaucoup plus rapide que celle d'un archer, ce qui explique l'importance donnée à cette arme, particulièrement prisée par les milices bourgeoises.

Différents systèmes de traction de la corde ont été employés durant le Moyen-âge.

Les arcs sont en acier trempé, les cordes en lin, les gâchettes et les glissières en corne.






Source Armae.com
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Jehanne - dans L'Artillerie

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