Les auteurs mettent l’accent sur le fait que les procès d’animaux rapportaient énormément à l’Église. La majorité des habitants qui avaient recours à la justice
ecclésiastique croyait avoir été victime d’une punition de Dieu, il était donc normal de faire appel à l’Église pour délivrer les gens du mal qui les entouraient. En fait, cela débutait toujours
avec la croyance que le malin, le démon, etc. habitait les corps des animaux en question. Que se soit des insectes ou des rongeurs, il fallait exorciser ce mal.
Pendant ce temps, on profitait de la situation pour sermonner la population et rappeler leurs péchés à l’ordre du jour; qu’ils devaient prier, effectuer des processions et surtout, ne pas oublier
de payer la dîme! On dit que l’Église, sans nécessairement en connaître toutes les explications, savait que les insectes étaient fragiles aux changements climatiques et qu’elles ne vivaient pas
très longtemps. Elle s’organisait pour faire coïncider les excommunications avec le départ de celles-ci afin d’assurer le succès de leurs incantations. On aurait orchestré les jugements en
fonction de ces phénomènes. Les procès se révélaient souvent donc très long et, selon Dreszder, auraient été voulu et imposé par l’Église. L’excommunication était précédée d’un grand cérémonial
qui avait pour but de montrer la puissance de l’Église et rassurer le peuple. Tout en utilisant les superstitions des habitants, l’Église contrôlait et élargissait son pouvoir. Elle accroissait
son emprise dont la base était l’exploitation de l’animal et le peuple.
Dans le cas où l’excommunication n’aurait pas d’effets, et cela était aussi vrai dans de nombreux cas de prononciation de malédictions ou d’exorcismes, on retournait la culpabilité vers l’homme.
C’est en ce sens que Dietrich doute de la sincérité de ces actions ecclésiastiques car il est convaincu qu’il s’agissait « d’un stratagème habilement combiné pour agir encore mieux sur le
corps des fidèle. L’Église prétendait donc défendre les intérêts moraux et matériels des gens tout en s’assurant des rentrés d’argent appréciables. Selon Vartier, « …ils faisaient de
l’acquittement ponctuel des redevances ecclésiastiques la condition de base du rétablissement de la situation ». Dans cette perspective, Il y a quelque chose d’assez hypocrite sous le
respect de ces formes de procès. De plus, l’Église pouvait toujours se sauver honorablement des subterfuges en accusant les hommes d’avoir péché et devaient donc subir la loi de Dieu :
« …C’est que votre âme est trop noire, que la dîme ne rentre pas assez vite dans les coffres de l’abbaye, repentez-vous, jeûnez, faites l’aumône. L’Église ne perdait donc pas une once de
prestige lorsque la sentence prononcé n’avait pas d’effets, c’est à dire qui ne coïncidait pas avec le départ naturel des animaux.